Parmi les nombreuses possibilités offertes par le radioamateurisme, la communication à longue distance a toujours fasciné le radioamateur. Depuis les débuts de la radio — et le premier contact transatlantique le 28 novembre 1923 entre le français Léon Deloy (8AB) et l’américain Fred Schnell (1MO) sur 100m de longueur d’onde — le radioamateur a cherché à battre des records de distance sur toutes les bandes qui lui ont été allouées.
Que ce soit sur les bandes HF de 160 à 10m ou plus haut en fréquence vers les VHF, UHF, SHF et Hyperfréquences, le challenge est toujours le même : assembler une station d’émission/réception capable des plus longues distances, commandée par un opérateur qui apprend de chaque contact réalisé et améliore sa capacité à détecter les signaux les plus faibles possibles.
Une antenne verticale pour la bande 160m
Afin de proposer des objectifs réguliers dans le temps, les associations de radioamateur dans le monde proposent des diplômes sanctionnant l’accomplissement de challenges sur différentes bandes et dans différentes modes. Tous ces diplômes ont en commun de proposer de contacter un certain nombre de pays (entités, contrées), des provinces, des départements, et ce sur les différentes bandes disponibles aux radioamateurs.
S’il est relativement simple de contacter une centaine de pays avec peu de moyens sur les bandes HF de 40 et 20m par exemple, il en va tout autrement pour atteindre la totalité des pays de la planète.
Plus on descendra dans les bandes à partir de 160m et en-dessous, plus les antennes seront longues, les bandes sujettes au bruit atmosphérique et les contacts les plus intéressants ne pourront être fait que de nuit ou en utilisant la ligne grise.
En montant en fréquence, des VHF aux Hyperfréquences, la propagation standard est dite « à vue directe », c’est à dire que les stations doivent physiquement « se voir » pour pouvoir réaliser le contact. Pour cela, la recherche de points hauts et dégagés sera le sport favori de ces radioamateurs qui grimperont le plus haut possible pour avoir des chances d’atteindre les endroits les plus éloignés sur ces fréquence où, dans la plupart des cas, le matériel aura été construit et assemblé par le radioamateur seul ou en équipe au sein d’un radio-club.
Quand les limites de distances sur terre sont atteintes, le radioamateur n’est pas à bout de ressource pour toujours aller plus loin.
Sur lew fréquences VHF et au-delà, pour dépasser les distances à vue ou pour aller au-delà de ce que les propagations spécifiques à ces fréquence peuvent apporter, le radioamateur va utiliser des relais. Pour cela il envoie des satellites dans l’espace équipés de matériel d’émission/réception et, selon le type d’orbite, réalisera des contacts à des distances pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres.
Tout au long de l’année, des essaims de météorites entrent dans l’environnement de la terre et ionisent les gaz de la haute atmosphère. En utilisant ces trainées ionisées, le radioamateur est capable d’effectuer des contacts éloignés de 900 à 2000 km sur les fréquences VHF.
La parabole EME de F6ETI sur 1,2 GHz
La discipline reine de la communication longue distance est l’EME ou Moon bounce, c’est à dire l’utilisation de la Lune comme réflecteur où le radioamateur va envoyer un signal vers notre satellite qui va se réfléchir sur sa surface et revenir vers la Terre permettant d’atteindre des stations impossibles à contacter autrement que par ce mode. Un voyage de près 700 000 km aller/retour !